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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/408

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Vous serez donc toujours les furieux et les fous ?

— Toujours !… déclare Damianos, du haut de sa fierté.

— Je t’avais prévenu, Aétios,… murmure son rival… Me contredire ne te sert pas.

— Eunuques, vous aveuglez Constantin,… se rappelle Pierre,… au même mois où vous nous fîtes crever les yeux.

— Au même mois d’août,… précise Alexis.

— Un samedi,… ajoute Pierre.

— Tu t’en souviens, Staurakios, c’était un samedi !

— À la même heure presque,… confirme nonchalamment Nicéphore.

— Tu te souviens, Logothète,… insiste Alexis… En effet, tu te pavanais ce jour-là dans le cirque ; et tu répartissais les soldats derrière les gradins occupés par nos amis.

— Lié par le serment, j’agissais au nom d’Irène et de Constantin.

— Aujourd’hui les eunuques agissent au nom d’Irène seule.

— Mais ils agissent toujours… murmure Nicéphore à l’oreille d’Alexis… Cependant une autre force bientôt se substituera.

— La tienne, Logothète ?

— Moi seul ne suis rien.

Les simandres commencent à frémir comme pour le glas, par toute la ville, sous le marteau des clercs, d’abord une par une, ensuite deux par deux.

— Tu es Logothète des finances militaires. Le peuple