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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/409

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

t’écoute… constate Alexis… Que penses-tu à cette heure ?

Voûté sous ses ornements, l’œil drôle, l’autre continue à se dérober :

— Que veux-tu que je pense ? Constantin étant aveugle par accident, la Très Pieuse Irène, seule impératrice des Romains, inaugure la première année de son règne. Voilà.

— Voilà… répète Alexis, l’imitant.

Nicéphore attend que les eunuques marchant de long en large, soient à l’autre extrémité de la cour, qu’ils entrent dans les vestibules. À cet instant, il rassemble autour de lui, les aveugles, leurs serviteurs les pousse en un coin, parle à voix basse :

— Ne me laissez pas crever les yeux par les eunuques si vous désirez que l’on continue de voir pour vous, et de prévoir, si vous désirez que l’on parle pour vous et que l’on persuade le peuple.

Alexis souligne sa parole d’un geste loyal :

— Mine la force des eunuques, et nous soutiendrons ta popularité.

— Rien ne nous reste à espérer, pour nous, que leur chute… avoue Pierre renonçant à sa propre fortune.

— Patientez… recommande la sagesse de Nicéphore… Eux-mêmes minent leur force. À travers les yeux de Constantin, ils viennent de crever les yeux de leurs images. Patientez.

Pierre doute :

— Si l’on tarde encore, ils livreront Byzance à