Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
436
IRÈNE ET LES EUNUQUES

réponse que des présents et des louanges relatives à leur rhétorique. Elle n’alloua point une meilleure attention aux députés des thèmes militaires qui protestaient contre le commandement de l’impénétrable, du sévère Léon, nouveau stratège en Thrace et en Macédoine. Bythométrès leur fit comprendre que bientôt un empereur materait, avec Irène, les ambitieux.

Contents d’abord de cette assurance et de superbes dons qui leur furent prodigués, ces mandataires des soldats se répandirent dans les lieux publics, afin de participer à la liesse des fêtes. Dans les carrefours prêchaient les moines et les capitaines d’Aétios. À les entendre, il seyait de craindre que les grades de l’armée grecque ne fussent distribués aux nobles francs, dès leur arrivée sur le Bosphore. Cet argument frappa les émissaires des thèmes. Ils furent pris de colère. Comme ils détestaient Aétios et Léon, ils refusèrent cependant de s’enrôler dans le parti. Or, les foulons s’agitaient. Ces gens de commerce avaient une médiocre confiance dans les capacités économiques du Barbare et de ses prélats. Ils dénigraient aussi, par avance, cette union peut-être néfaste aux intérêts du port, des armateurs et de la Ville. La simplicité des Germains, leur rusticité même ne pouvaient-elles pas édicter des lois somptuaires désastreuses pour le luxe général, cause de la richesse byzantine. On fit circuler des mandements d’évêques latins accusant la mollesse et la magnificence des Orthodoxes, les désignant ainsi que les pécheurs condamnés par les prophéties de saint Jean,