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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/147

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

lier, dont les gradins forment comme des terrasses légèrement inclinées vers la plaine.

La voiture contournait des collines en pentes douces et déposa au sommet nos jeunes voyageurs, très surpris d’être arrivés sans plus de difficultés. Maurice apprit à son ami que, sur ce plateau de Gergovie, s’éleva jadis la capitale des Arvernes, où Vercingétorix résista victorieusement aux cohortes romaines de Jules César.

Pour Jean, si incomplètement connu que lui fût Vercingétorix, il le considérait comme une sorte de héros national. Il savait même que ce chef énergique avait fini par succomber dans Alésia.

Gergovie devait occuper tout le plateau, qui a la forme d’un parallélogramme. Actuellement, la culture a tout envahi, sauf plusieurs chemins, pavés en beaucoup d’endroits. De chaque côté de ces chemins, s’élèvent des amas considérables de pierres basaltiques provenant des constructions qui bordaient les ruelles de la cité gauloise. Des fouilles exécutées presque à un siècle d’intervalle — en 1755 et 1861 — ont fait découvrir de larges pavés de lave, un escalier à vis, un puits de quatre mètres creusé dans le basalte, une vaste cave, des débris de statues, des fers de lances, des flèches et des framées en silex, des fragments de bronze, des poteries en terre rouge, des médailles gauloises en or, en argent et en bronze. Ces divers objets figurent au musée de Clermont.

La ville était fortifiée, à la manière gauloise, par des assises de pierres et de poutres. Lorsque César l’attaqua, ses habitants se défendirent vaillamment, tandis que Vercingétorix, campé aux alentours avec son armée, repoussait chaque jour les Romains dans leurs lignes.

Après la défaite de Vercingétorix, les habitants de Gergovie abandonnèrent cette ville et allèrent s’établir à Clermont alors nommé Nemetum. On sait, par une charte, qu’au douzième siècle les ruines de Gergovie gisaient sur le sol très facilement distinctes ; maintenant pour les reconnaître il faut l’œil exercé d’un antiquaire.

Le fils du baron du Vergier possédait à fond l’histoire nationale. En ce qui concernait Gergovie, il avait présentes à l’esprit les particularités de son siège fameux que César nous a transmises dans ses « Commentaires ».

11 fit faire lentement à son jeune ami le tour du plateau, en côtoyant les débris des invincibles murailles de la forteresse gauloise, et tout en lui racontant les péripéties de la résistance.

— Les clans de l’Arvernie, lui dit-il, hommes, femmes, enfants, vieillards,