Aller au contenu

Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

poussant devant eux leurs troupeaux et chargés de tout ce qu’on pouvait emporter de précieux, étaient accourus à Gergovie avec l’espoir de résister aux envahisseurs venus d’au delà des Alpes, ou résolus à mourir libres, sur la terre natale, en vue de leurs forêts sacrées, et en face des cimes mystérieuses de leurs redoutables volcans.

— Eh ! ces Auvergnats ! observa Jean, qui les croirait si vaillants ?

Il pensait à ses rôtisseurs de marrons…

— Ils n’ont pas dégénéré, repartit Maurice ; seulement leur vaillance s’exerce autrement et plus modestement dans les exigences de la vie moderne. Ils se montrent actifs, patients, sobres.

Le fils du baron reprit :

— César, désespérant d’enlever la position de vive force, prit des mesures pour réduire les assiégés par la famine.

» Vercingétorix avait assis son camp en avant des remparts, en le protégeant d’un mur de six pieds, établi à mi-côte le long d’une des corniches de la montagne qui en fait le tour.

» Dans ses « Commentaires », César dit que les troupes gauloises, rangées par ordre de nations à de faibles distances l’une de l’autre, occupaient toutes les hauteurs et présentaient un aspect terrible. Tous les matins au lever du soleil, les chefs se réunissaient en conseil, et il était rare que la journée s’écoulât sans qu’un mouvement s’exécutât pour entretenir le courage et la valeur des guerriers. Vercingétorix faisait combattre sa cavalerie, qu’il entremêlait d’archers.

» Là, en face, au pied de la montagne, le petit plateau de la Roche-Blanche, avait été fortifié par les Arvernes : en s’en emparant, l’armée romaine leur ôtait les moyens de se procurer de l’eau et des fourrages. César reconnut, que ce poste était assez faiblement gardé. Il sortit de son camp dans le silence de la nuit, et il en chassa la garnison avant qu’elle eût pu être secourue.

» Il établit deux légions en cet endroit, et ouvrit de ce petit camp à son camp principal un double fossé de douze pieds, pour assurer ses communications en cas d’attaque.

» De la Roche-Blanche on peut encore suivre les vestiges de ce double fossé.

» César, en développant sur près de cinq kilomètres ses lignes d’investissement, se flattait d’avoir fermé le seul chemin qui permît à la cavalerie gauloise du plateau l’accès de la plaine, de l’eau et du fourrage. Si son calcul