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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/427

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

— Nous nous entendrons. Attends-moi là, je reviens à l’instant ; tu entreras avec moi dans la baraque…

— Je n’en ferai rien, mon oncle, du moins, ce soir. Figurez-vous que madame Cydalise a eu peur au Havre, de se voir enlever, à cause de moi, la petite Emmeline… mademoiselle Cydalise…

— Comment c’était toi ?

— Et je ne voudrais pas la mettre en fuite de nouveau.

— Ah ! mais non ! Pas de bêtise !… Et mon mariage ? Et tous mes projets ? Tu ne vas pas jaser, au moins ? Si je savais ça, vois-tu, je t’étranglerais tout de suite !

Tandis que Jacob Risler parlait sa voix s’assombrissait. Il dit les derniers mots avec une fureur concentrée qui fit frémir Jean.

— Entends-tu ? ajouta-t-il. Et il abattit une lourde main sur l’épaule du pauvre garçon et le secoua brutalement. Jean, qui décidément n’était plus le même, eut peur de nouveau.

— Ne craignez rien, s’empressa-t-il de dire. J’ai eu moi-même trop de peine de voir s’éloigner cette jeune fille pour que je recommence.

— Ah ! fit l’oncle, surpris et ironique.

— Vous voyez qu’il faut que vous prépariez madame Cydalise à me voir.