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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/428

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XIV

À Dunkerque.

Dunkerque est une de nos jolies villes de France, bien bâtie, riche et fort animée. C’est un grand centre de commerce, indispensable à la région du Nord, pour expédier ses produits et recevoir les matières premières dont elle a besoin pour son industrie. On fait rapidement fortune à Dunkerque, et les négociants y dépensent rondement l’argent qu’ils gagnent. Cela se voit rien qu’à l’aspect de la ville. Un grand nombre d’Anglais sillonnent ses rues ; il y en a moins toutefois qu’à Boulogne-sur-mer, où ils sont comme chez eux.

Le port et la rade de Dunkerque sont célèbres. La rade est la meilleure de tout un littoral dangereux, et cela grâce à l’abri que présentent les bancs de sable situés au large, grâce aussi aux phares et aux feux flottants, aux balises qui indiquent les contours et les deux passes.

Le port incessamment disputé à l’invasion des sables de la mer par des systèmes d’écluses, de digues, de bassins de chasses, de bassins à flot est plein de mouvement. Des paquebots en sortent chaque jour à destination de Londres, de Rotterdam, de Saint-Pétersbourg, du Havre, de Bordeaux.

À certains moments de l’année, l’animation ordinaire du port augmente encore ; il en est ainsi vers la fin de l’été, lorsque les bateaux armés pour la pêche à la morue reviennent de Terre-Neuve par petites flottilles. Dès qu’on les signale en vue, les familles des pêcheurs accourent pour assister au débarquement des leurs. C’est un spectacle des plus émouvants. Hélas ! ils ne reviennent pas tous ; mais les braves gens qui ont le bonheur