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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/619

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VI

Les Landes de Gascogne

Henry Esmond, le gendre du baronnet, cherchait son beau-père aux environs de Mézières, tandis que Maurice et Jean, sans perdre une heure, se dirigeaient sur Dax, dans les Landes, en passant par Bordeaux. Pour ne pas retarder Maurice, pour ne pas le quitter, Jean renonça à aller voir Bordelais la Rose à Mérignac. Lorsque le train traversa Pessac, Jean se trouvait à une lieue seulement de son vieil ami…

Son regret fut un peu diminué par l’espoir d’être libre de revenir dès le lendemain passer quelques heures à Mérignac, Maurice s’engageant à l’attendre à Bordeaux avec le baronnet ; — car il ne doutait pas que sur l’ardente prière de miss Kate et d’après le tableau de la désolation de sa famille, sir William ne consentît à reprendre le chemin de l’Angleterre.

Les deux jeunes gens arrivèrent à Dax accompagnés de Méloir. En sortant de la gare, ils entrèrent dans un restaurant pour prendre un léger repas, et Méloir, afin de gagner du temps, fut dépêché — malgré les protestations de son estomac et les signes d’intelligence qu’il faisait à Jean, — vers « l’Établissement des Thermes, » pour s’assurer de la présence du baronnet, avec ordre de ne pas le perdre de vue.

Mais comme Maurice et Jean se levaient de table, ils virent revenir vers eux Méloir tout essoufflé, qui leur cria en les abordant :

— Il s’est ensauvé, le failli merle !

— Méloir, habituez-vous à parler des gens avec plus de respect, dit Maurice. Et, vivement contrarié de ce qu’il apprenait, il ajouta : le baronnet a-t-il seulement quitté cet établissement ou la ville ?