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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/92

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

lemand, rejetant l’un sur l’autre le tort d’avoir laissé échapper le jeune garçon.

Celui-ci entendait s’échauffer l’altercation, assaisonnée de quelques gros jurons germaniques. Puis la voiture se remit en route ; et Jean crut distinguer qu’au lieu de poursuivre son chemin à travers la forêt, elle revenait en arrière.

Il pensa qu’en se rapprochant de la route, il se rendrait mieux compte de la direction prise par le cabriolet, et qu’il pourrait peut-être le suivre de loin — en courant. Mais après quelques tâtonnements — car la nuit arrivait, obscure, — il désespéra de retrouver la route.

Jean reconnut alors qu’il était perdu dans la forêt du Falgoux, épaisse et sombre ; et déjà il commençait à avoir peur des loups, parce qu’en venant à Salers un jeune pâtre lui avait montré un bois noir en lui disant : Ça s’appelle le Bois-aux-Loups…

Mais les loups les plus dangereux pour lui, c’étaient ces deux bêtes fauves à visage humain à qui il venait d’échapper.

En effet, ces tristes compères pour se délivrer d’un témoin gênant étaient gens à ne pas reculer devant un crime.