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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/130

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critique sociale

« 2o Il est conforme à la nature des choses et à la justice que la rente du capital soit perpétuelle ;

« 3o L’intérêt du capital, naturel, juste. légitime, est aussi utile à celui qui le paye qu’à celui qui le perçoit.

« Le problème à résoudre est celui-ci : Mondor prête aujourd’hui un instrument de travail qui sera anéanti dans quelques jours. Le capital n’en produira pas moins intérêt à Mondor ou à ses héritiers pendant l’éternité tout entière.

« Productivité du capital, perpétuité de la rente ! Ces questions sont difficiles, et le lecteur n’en a certainement pas la solution au bord des lèvres. Eh ! bien, ce que je redoute, moi, ce n’est pas d’être obscur, mais d’être trop clair. J’ai peur qu’on ne m’accuse d’enfoncer une porte ouverte.

« Alors, me dira-t-on, à quoi bon votre écrit ? Que sert d’expliquer ce que tout le monde sait ? — Distinguons, s’il vous plaît. Une fois l’explication donnée, plus elle est claire et simple, plus elle semble superflue. Chacun est porté à s’écrier : « Je n’avais pas besoin qu’on résolût pour moi le problème, » C’est l’œuf de Colomb. »

À ces tranchantes paroles, un frisson de terreur m’a fait tomber le livre des mains. Tant d’assurance dans une si cruelle affirmation ! Si