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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/157

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les apologies de l’usure

Mais, quand à ce tort ils joignent celui de l’ineptie, ils deviennent affreusement ridicules.

C’est une de nos outrecuidances les plus grotesques, à nous barbares, à nous ignorantasses, de poser en législateurs des générations futures. Ces générations, pour qui nous prenons la peine de ressentir des inquiétudes et de préparer des garde-fous, nous rendront au centuple la pitié que nous inspire à nous-mème l’homme des cavernes, et leur compassion sera beaucoup plus autorisée que la nôtre.

Malthus a parlé trop tôt et regardé trop loin. Personne n’a la vue si longue. Son arrêt contre les survenants importuns au banquet de la vie est prématuré de plusieurs siècles et, de plus, fort déraisonnable en présence de la moitié du globe inculte et désert. Quand les solitudes plantureuses de l’Amérique-Sud, quand l’Australie, l’Afrique, Bornéo, Les îles de la Sonde, etc., auront leurs habitants au complet, lorsque la marée humaine ne trouvera plus à s’épandre, elle avisera…. elle avisera même plus tôt.

La prévision de Malthus, bien qu’un peu hâtive, n’en ouvre pas moins une perspective curieuse sur l’embarras futur de nos neveux devant le flot montant des multitudes. La solution du problème viendra probablement de la physiologie. Sans aucun doute, le triomphe de l’Égalité doit amener, par une juste répartition des richesses, le