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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/210

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critique sociale

des travaux profitables à la postérité, et qu’elle doit prendre Sa part des charges comme des bénéfices. On travaille pour elle, à elle de payer. — Pour elle ? Hypocrites ! quelle entreprise à jamais été conçue dans un intérêt futur ? Non ! Le présent ne songe qu’à lui. Il se moque de l’avenir aussi bien que du passé. Il exploite les débris de l’un, et veut exploiter l’autre par anticipation. Il dit : « Après moi le déluge ! » ou, s’il ne le dit pas, il le pense, et agit en conséquence, Ménage-t-on les trésors amassés par la nature, trésors qui ne sont point inépuisables et ne se reproduiront pas ? On fait de la houille un odieux gaspillage, sous prétexte de gisements inconnus, réserve de l’avenir. On extermine la baleine, ressource puissante, qui va disparaître, perdue pour nos descendants. Le présent saccage et détruit au hasard, pour ses besoins ou ses caprices. »

Donc, occupons-nous d’aujourd’hui. Demain ne nous appartient pas, ne nous regarde pas. Notre seul devoir est de lui préparer de bons matériaux pour Son travail d’organisation. Le reste n’est plus de notre compétence. Un bas Breton n’a point à faire la leçon à l’Institut. Si mons Veuillot soutient le contraire, comme c’est probable, disons à son intention personnelle : « Gros-Jean n’en doit pas remontrer à son curé. » Ce rôle de bas Breton ou de Gros-Jean n’est-il pas grotesque ? et