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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/225

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le communisme, avenir de la société

ces arrêts respecteront les petits et moyens propriétaires, attendu que leur hostilité, sans importance quand elle existe, ne mérite pas une représaille. Ce qu’il faut balayer du sol, sans hésitation, sans scrupule, ce sont les aristocraties et le clergé. À la frontière, marche !

Dans quels délais le communisme pourra-t-il s’installer en France ? Question difficile. À juger par la disposition présente des esprits, il ne frapperait pas précisément aux portes. Mais rien de si trompeur qu’une situation, parce que rien n’est si mobile. La grande barrière, on ne le redira jamais trop, est l’ignorance. Là-dessus, Paris se fait illusion, C’est tout simple. D’un milieu lumineux on n’aperçoit pas la région de l’ombre. Les journaux, les voyageurs racontent la province, ils ne sauraient la peindre. Il faut plonger dans les ténèbres pour les comprendre. Elles couvrent la France par couches si épaisses qu’il semble impossible de les soulever. Sur un point unique le soleil, sur quelques autres à peine des aubes naissantes, de faibles crépuscules, partout ailleurs la nuit.

De là, pour nous, l’impossibilité de voir clairement la solution du problème social. Entre ce qui est et ce qui veut être, il existe une distance si prodigieuse que la pensée n’arrive pas à la franchir. Une hypothèse cependant donne la clef de l’énigme. Si chaque citoyen avait l’instruction