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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/230

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critique sociale

tion. C’est le cri universel : De la lumière ! De la lumière ! L’ennemi n’en veut pas, lui. Il s’épuise en efforts désespérés pour nous refouler dans le moyen âge. Qui ne se rappelle ces paroles mémorables de Montalembert, à la tribune législative en 1850 : « Deux armées sont en présence, l’armée du bien et l’armée du mal. L’armée du bien, 40.000 curés ; l’armée du mal, 40.000 instituteurs. »

Eh ! bien, ces deux armées aujourd’hui n’en font plus qu’une. L’appel de Montalembert a été entendu, Qu’on ouvre le Moniteur après le coup d’État, on y trouvera l’exécution littérale de son programme : Les collèges partout remplacés par des jésuitières ; les instituteurs traqués comme des bêtes fauves ; les anathèmes contre le déclassement, ce qui veut dire contre l’instruction du pauvre ; l’enseignement primaire réduit au catéchisme ; dans les lycées, la suppression de la philosophie, et la bifurcation ou plutôt l’étranglement des études ; les jeunes générations livrées au clergé ; partout une guerre à mort aux lumières, partout la race du capital appelant à grands cris le prêtre et les ténèbres au secours de son omnipotence en péril.

En ces jours néfastes, qui aurait pu retenir ses larmes devant le déchaînement de toutes les perversités contre la pensée humaine ! Quelle conscience de leur crime dans un tel acharnement !