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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/231

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le communisme, avenir de la société

Oh ! s’il leur eût été donné d’emporter la France loin, bien loin, au sein des plus reculés océans, avec quelle volupté de rage ils auraient anéanti tous les monuments de l’esprit humain, la lettre moulée elle-même et jusqu’au nom de l’imprimerie !

Malheureusement pour eux, si on transporte les citoyens, le sol reste en place, et comme, au milieu du monde civilisé, l’intelligence seule fait la véritable force, nos triomphateurs allaient périr bientôt par leur propre victoire. Il a fallu s’arrêter sous peine de mort, et ne pas détruire complètement les fonctions du cerveau. Mais quelles ruines déjà ! Et nous ne sommes pas au bout. La triade Sabre-Écu-Goupillon, toujours souveraine, ne peut se maintenir que par la violence et l’abrutissement. Le suffrage universel, son misérable esclave, marche au scrutin, tenu au collet par le gendarme et le prêtre, avec le capital qui l’escorte, le pied au derrière.

Comment s’en étonner ? L’ignorant est à peine un homme, et on peut le mener comme un cheval, avec la bride et l’éperon. Le dresser au travail et à l’obéissance, c’est l’unique préoccupation du maître. Si l’on veut connaître à fond les rêves du conservatisme, qu’on étudie son langage et ses œuvres, après le coup d’État, alors que, tenant de peuple sous ses pieds, il avait levé le