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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/232

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critique sociale

masque, et se croyait dispensé de ménagements. Suppression immédiate des écoles normales où se formaient de vrais instituteurs. Il faut lire les déblatérations furieuses de l’époque contre ces « pépinières de boute-feux et d’empoisonneurs de la jeunesse ». Discours officiels, journaux, sermons proclament à l’envi qu’on ne doit apprendre aux enfants du peuple que le catéchisme et un métier, que tout autre enseignement est une source permanente de révolte, une calamité publique. C’est partout un déchaînement de blasphèmes contre l’instruction qui allume l’envie des masses et les précipite sur la société ; une tempête d’imprécations à l’adresse des déclassés, ces ennemis de tout ordre social, ces fauteurs de bouleversements.

Quand on voit reparaître aujourd’hui, jusqu’au sein des assemblées populaires, les attaques au déclassement, la guerre à l’instruction gratuite et obligatoire, il n’est pas difficile de deviner, Sous Son faux nez socialiste, l’intrigue clérico-féodale. En creusant le projet des écoles professionnelles, on retrouverait aisément le venin de 1852, cette idée fixe d’incarcérer le travailleur dans un métier, et d’en revenir par ce chemin au système des castes.

Il faut le dire bien haut, les écoles professionnelles, telles que beaucoup de gens les préméditent, ne seraient que des séminaires de Chinois.