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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/243

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bastiat

protection, les impôts, les entraves s’efforcent de créer la rareté qui semble le bien le plus désirable.

Cette cause n’a que des effets minimes et n’entre que pour un faible élément dans l’enfantement des proverbes ci-dessus. C’est le capital qui joue le grand rôle dans ces belles imaginations. C est lui, par ses prélèvements sur le travail, qui paralyse la consommation en frappant d’indigence la masse des travailleurs et les mettant dans l’impossibilité d’acheter les produits qui engorgent, en effet, les magasins. Tous ces proverbes bizarres sont le résultat de l’action capitaliste beaucoup plus que des sottises économiques du gouvernement. Il est prodigieux qu’un homme si clairvoyant pour certaines choses devienne absolument aveugle pour d’autres.

Voici une énumération assez plaisante des ennemis de l’abondance et de leurs arguments. Mais pas l’ombre d’allusion à l’œuvre du capital.

« …… Voici un détracteur des machines. Il déplore que les miracles du génie de l’homme étendent indéfiniment sa puissance de produire, Que redoute-t-il ? l’abondance.

« Voici un protectionniste. Il gémit de la libéralité de la nature envers d’autres climats. Il craint que la France n’y participe par l’échange et ne veut pas qu’elle soit libre , parce que, si elle l’était, elle ne manquerait pas d’attirer sur