Aller au contenu

Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
l'usure

un peu compté sur vous. Me voilà bien en peine. Salut, voisin.

Gobseck. — Voyons, mon ami, je ne demande qu’à vous être utile, moi. Je consens à vous prêter une somme. Mais vous me la rendrez avec un surplus, à titre d’indemnité. Service pour service, n’est-ce pas ? C’est trop juste.

Lazare. — Je n’en suis pas très sûr, et le service que vous m’offrez pourrait bien m’enfoncer plus avant dans la fondrière, J’achèterai la denrée des autres ce qu’elle vaut, et je vendrai la mienne au rabais, puisqu’une partie du prix vous reviendra.

Gobseck. — Je ne dis pas. Mais, comme en vous prêtant ma monnaie, je m’en prive, ça ne peut pas être pour rien, comprenez donc.

Lazare. — Oh ! du moment qu’elle vous est nécessaire, Je ne veux pas vous en priver, N’en parlons plus.

Gobseck. — Sans doute, elle m’est nécessaire pour avoir une foule d’objets. Tenez, cependant, je me passerai de tout cela pour vous être agréable, Impossible de mieux dire, hein ? De votre côté, il faut vous montrer raisonnable, et me donner quelque chose en retour. Cinq du cent en plus de mon avance, ce n’est que justice, voyons. Je n’ai aucun motif de vous aider à mes dépens.

Lazare. — A vos dépens, non certes, et je ne