Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/30

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Gobseck. — Ah ! vous m’ennuyez à la fin. Je n’ai pas envie de Jeter mon argent par la fenêtre.

Lazare. — Ceux qui vous achètent la vôtre jettent donc leur argent par la fenêtre. Et s’ils vous la laissaient pour compte ?

Gobseck. — Il n’y à pas de danger. Je vends de la victuaille, Faut toujours qu’on mange.

Lazare. — Tout le monde ne peut pas vendre de la victuaille. Une foule d’autres objets sont presque aussi nécessaires, les habits, les souliers, les chapeaux, les draps, les meubles. Les meubles, c’est ma partie. Je ne fais pas autre chose, Si je ne trouve pas à les placer, je crèverai de faim.

Gobseck. — J’en serais bien fâché. Mais que voulez-vous ? Chacun pour soi et Dieu pour tous.

Lazare. — Ah ! oui !

Aux petits des oiseaux, il donne leur pâture,

quand les oiseaux l’ont cherchée et trouvée. Il oublie aussi de me fournir du pain, quand je n’écoule pas ma marchandise, et alors je ne puis acheter la vôtre.

Gobseck. — Oh ! ça ne m’inquiète pas. Je n’en suis jamais embarrassé.

Lazare. — Et tout le reste vous importe peu, n’est-ce pas ? Cependant, vous avez besoin des