Lazare. — Pas tant que ça !
Gobseck. — Oh ! oh !
Lazare. — Il n’y à pas de oh ! oh ! Ils n’ont pas été inventés pour faire le vilain métier qu’ils font. On voulait se donner des auxiliaires, des amis, et non pas des tyrans, des détrousseurs.
Gobseck. — Qu’est-ce que c’est ça, mon Dieu ! mes écus, des détrousseurs ! et les vôtres, donc, quand vous en avez ?
Lazare. — Je ne les entasse pas, pour les prêter à usure, j’en fais un usage honnête, l’usage auxquels ils sont destinés. J’achète à l’un et à l’autre la marchandise qui m’est nécessaire.
Gobseck. — Eh ! bien, et moi ?
Lazare. — Vous, vous renaclez pour en lâcher un de loin en loin, quand il n’y a plus moyen de le retenir, C’est comme si on vous arrachait le cœur de la poitrine.
Gobseck. — Tiens ! Qu’est-ce que ça vous fait ? Je ne suis pas un mange-tout, moi,
Lazare. — Non pas un mange-tout, mais un mange-tous. Vous mangez tout un chacun à belles dents.
Gobseck. — Ah ! ça, vous êtes fou.
Lazare. — Nenni pas ! Chacun vous achète votre denrée, et vous n’achetez à peu près rien à personne.
Gobseck. — Ça ne vous regarde pas. Je suis