Aller au contenu

Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
critique sociale

Lazare. — Oui, les os, quand la moelle n’y est plus. Chacun sa part, comme vous dites.

Gobseck. — Tu n’es pas content. Je n’y puis rien. Écoute donc, il faut savoir mener sa barque, pour arriver. Si la tienne à coulé, ce n’est pas ma faute.

Lazare. — Oh ! vous y avez bien percé quelques trous en dessous, vous et d’autres.

Gobseck. — Avec quoi donc ?

Lazare. — Avec l’instrument d’échange. C’est un outil dangereux. Il devait nous couper du pain. Il nous coupe les bras et souvent le cou. Il était facile aux gredins de changer en poignard un couteau de cuisine.

Gobseck. — Ah ! çà, est-ce que tu vas recommencer tes vieilles rengaines ?

Lazare. — Il est trop tard, c’est vrai. Bouche close.

Gobseck. — Tu rabâches toujours l’instrument d’échange. Mais enfin, un prêt, c’est un service rendu. Service contre service, dit la science.

Lazare. — Oui, la science du soutirage. Vous me faites un trou au corps en trahison, puis, sous prétexte de me guérir, vous changez le trou en fistule qui suinte de l’or pour vos honoraires. Je ne vous demandais pas le trou, et je ne tiens pas à la fistule.

Gobseck. — Allons ! allons ! Ton humeur passera.

Lazare. — Pas avant ma fistule.