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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/60

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critique sociale

l’Humanité, être multiple, peut toujours guérir d’une maladie. Elle en est quitte pour quelques milliers d’années d’hôpital, L’individu risque la mort.

Il serait donc oiseux et ridicule de perdre ses regrets sur l’abus lamentable qu’on à fait du moyen d’échange. Hélas ! Faut-il l’avouer ? C’était l’inconvénient d’un avantage, l’expiation, diraient les chrétiens, doctrinaires de la souffrance. C’était la substitution de l’escroquerie à l’assassinat un progrès. La dynastie de sa majesté l’Empereur-Écu venait d’éclore. Elle devait pour longtemps filouter et pressurer le monde. Elle à traversé la vie presque entière de l’humanité, debout, immuable, indestructible, survivant aux monarchies, aux républiques, aux nations et même aux races.

Aujourd’hui, pour la première fois, elle se heurte à la révolte de ses victimes. Mais un si antique et puissant souverain compte plus de serviteurs que d’ennemis. Les thuriféraires accourent en masse à la rescousse, avec l’encensoir et la musique, criant et chantant : « Hosannah ! Gloire au veau d’or, père de l’abondance ! » Une sévère analyse fera justice de ces cantiques, et, dépouillant le sire de ses oripeaux, le montrera nu, ce qu’il est : un pick-pocket.

De l’Orient au Couchant, du Midi au Nord, quel peuple et quel pays n’a-t-il pas dominé ? Qui