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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/61

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l'usure

a échappé à son joug ? Quelques peaux-rouges du Nouveau-Monde, les sauvages emprisonnés dans les îlots de l’océan Pacifique, Tout le reste du globe a courbé la tête. Avant même que le rideau de l’histoire se lève, sa majesté l’Empereur-Écu gouverne en despote l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

Bientôt l’Égypte, la Phénicie, la Grèce, Carthage sont à ses pieds. Il trône dans Rome républicaine. Les patriciens, vainqueurs de l’Occident, sont des usuriers, maîtres à la fois par le glaive et par le sesterce. La Plèbe, écrasée de dettes, est vendue à l’encan, en vertu de la contrainte par corps. Les insolvables deviennent esclaves, aussi bien que les vaincus. Cinq cents années durant, Patriciat et Prolétariat sont aux prises sur [a question politique et sociale. C’est la situation du travailleur européen, mais cruellement aggravée autrefois par la réunion dans les mêmes mains des trois instruments de tyrannie, le sacerdoce, la monnaie et le sabre,

Dans la société féodale, issue du christianisme et de l’invasion germanique, la noblesse et le clergé se partagent la puissance. L’homme d’argent est la proie de l’homme de guerre. Chez les Romains, point de division des pouvoirs. Nul contrepoids. Le patricien est prêtre, guerrier, propriétaire, financier. Toutes les royautés lui appartiennent, Si parfois le plébéien se révolte