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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/155

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LES OISEAUX DE PROIE

tunée qu’elle, lui avait néanmoins témoigné tant d’affection. Elle était au moment de perdre cette tendre compagne et elle en éprouvait plus de chagrin qu’elle ne voulait en montrer.

« Il faudra que vous veniez me voir souvent, dit Charlotte pour la centième fois. Maman se fera un vrai plaisir de vous recevoir à cause de moi, et mon beau-père nous laisse faire tout ce qui nous convient. Oh ! Diana, comme je serais contente si vous pouviez venir demeurer avec nous ! Y consentiriez-vous ?

— Comment le pourrais-je ?… Ce sont des folies que vous dites là, Charlotte.

— Pas du tout, ma chère, vous viendriez comme une amie à moi, et pour maman vous seriez comme une dame de compagnie. Qu’importe comment vous viendriez pourvu que je puisse vous avoir. Mon existence sera si triste, songez donc, dans cette terrible maison neuve, si je n’ai pas près de moi une compagne que j’aime. Voulez-vous venir, Diana ? Dites-moi seulement que vous le voulez bien. Je suis sûre que M. Sheldon ne refusera pas si je lui demande que vous veniez vivre avec nous. Le voulez-vous, ma chérie, oui ou non ?… Vous seriez bien heureuse de venir, allez, si vous m’aimiez.

— Je vous aime Charlotte, de tout mon cœur, répondit Mlle Paget, avec un élan sincère ; mais tout mon cœur n’y fait pas grand’chose. Quant à venir demeurer avec vous, vous comprenez que cela serait certainement cent fois plus agréable que la vie que je mène ici ; mais ce n’est pas supposable que M. Sheldon veuille consentir à avoir une étrangère dans sa maison, uniquement parce que son ardente belle-fille a un caprice pour une de ses amies de pension, qui ne