ces derniers temps. Est-ce qu’il y aurait quelque chose entre eux ? »
Le « quelque chose » auquel pensait Sheldon était quelque chose de fort différent de ce qui occupait en réalité George et son ami Valentin.
« Je vais aller tout de suite chez lui, se dit-il à lui-même en se levant et mettant son chapeau. Je verrai s’il est réellement parti. »
L’agent de change appela la première voiture vide qu’il aperçut, et moins d’une heure après il était chez Paget.
« M. Haukehurst est-il chez lui ? demanda-t-il à la fille qui vint lui ouvrir.
— Non, monsieur, il vient justement de partir pour la campagne, il n’y a pas dix minutes. Vous auriez presque pu le rencontrer.
— Savez-vous où il est allé ?
— J’ai entendu dire que c’était à Dorking, monsieur.
— Hum ! j’aurais bien voulu le voir avant son départ. A-t-il pris beaucoup de bagages ?
— Un simple porte-manteau, monsieur.
— Avez-vous entendu où il a dit au cocher de le conduire ?
— Oui, monsieur ; à la station de Euston Square.
— Ah ! à la station de Euston Square. Je vais y aller. »
Il donna quelques pence à la domestique, remonta dans la voiture, et dit au cocher :
« Euston Square. Allez comme le vent… Voilà ! il va à Dorking, qui est au Midi, et il part de Euston Square, chemin du Nord ! murmura Sheldon, pendant que la voiture roulait sur le macadam. Il y a certainement quelque chose là-dessous. »
Arrivé à la grande station, l’agent de change se ren-