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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/244

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LES OISEAUX DE PROIE

bohème, où la pauvre Diana et moi ne nous quittions pas. Je crois que nous étions alors un peu épris l’un de l’autre, mais j’ai su du moins me conduire avec sagesse cette fois. Aujourd’hui, cette fantaisie passagère s’est dissipée, aussi bien pour Diana que pour moi.

« Si je pouvais être aussi raisonnable avec Charlotte… !

« Mais la sagesse et les yeux de Charlotte ne peuvent aller ensemble. De deux choses l’une, comme on dit chez nos voisins : Il faut qu’un homme cesse d’être sage, ou bien qu’il oublie ces yeux magnifiques.

« J’ai bien vu que cela lui avait fait mal quand je lui ai annoncé mon départ. »


CHAPITRE II

LA RÉSIDENCE DE MATTHIEU HAYGARTH

« Je trouvai sans difficulté la maison à Dewsdale. C’est un bâtiment tout uni, carré, construit en briques rouges, avec de hautes et étroites fenêtres, une haute porte étroite au-dessus de laquelle il y a un porche sculpté, une maison dans laquelle le gentleman a dû venir passer les fêtes pendant la saison d’été, après la mort de Sir Roger. Elle s’élève derrière une grille en fer surmontée d’un superbe trophée d’armes ; devant, s’étend une pelouse verte, au milieu de laquelle un bassin peuplé d’une famille d’oies criardes.

« Ce village est des plus simples et des moins importants ; on y trouve une auberge : Les Sept Étoiles ;