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CHAPITRE IV

DEVOIRS DU CORRECTEUR



Dans son Traité de l’Imprimerie, Bertrand-Quinquet traçait de la manière suivante une esquisse sommaire des connaissances techniques et littéraires indispensables au prote-correcteur et des devoirs de civilité dont il ne pouvait se départir à l’égard de ses subordonnés et de ses supérieurs :

« Il est nécessaire qu’un prote sache bien sa langue et corriger une épreuve ; qu’il ait cet esprit d’ordre qui fait qu’on veille aux plus petites choses ; qu’il soit exempt surtout de la passion du vin, afin que son exemple contienne les ouvriers ; qu’il s’attache au directeur de l’imprimerie, s’identifie pour ainsi dire avec lui ; que sa gloire et ses intérêts lui soient plus chers que les siens propres ; qu’il soit attentif aux tierces, les revoie avec soin, s’assure que le tirage va bien… Un sujet qui remplit tous ces devoirs est un être précieux. Quand on l’a rencontré, il faut le conserver à quelque prix que ce soit, et nous avons du plaisir à dire ici que nous en avons connu plusieurs de cette espèce dans les imprimeries de Paris et des départements. »

Les obligations que le correcteur de 1799 devait remplir s’imposent, en raison des progrès du temps, des sciences et des arts, avec une force plus considérable, au correcteur du xxe siècle. Il est indispensable de s’y attarder quelques instants.