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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/196

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE


§ 1. — TENUE EXTÉRIEURE DU CORRECTEUR


I. — Tenue personnelle.


De par son éducation, de par les fonctions qui lui sont confiées dans l’organisme de l’imprimerie, le correcteur occupe incontestablement une situation de premier ordre dans la hiérarchie typographique.

« Donner au lecteur d’épreuves, autrement dit au correcteur, la première place dans notre grande famille ouvrière, cela peut paraître un paradoxe aux yeux du plus grand nombre. Ce n’en est point un aux yeux du typographe sérieux, ayant d’autres visées que cette apparence de perfection qui ne réside que dans la sensation des objets extérieurs[1]. »

Cette prééminence qui l’élève presque au niveau du prote[2] impose au correcteur des devoirs.

Ce n’est point le lieu ni le temps d’écrire ici un cours de maintien, de coupe ou de politesse. Assurément l’habit ne fait pas plus le moine que la perfection « ne réside dans la sensation que vous procurent les objets extérieurs » ; on ne peut toutefois méconnaître qu’un correcteur négligé dans sa mise, peu soigneux de sa personne — serait-il un abîme de science, à l’instar d’un Pic de la Mirandole — frappera beaucoup moins qu’un correcteur tiré à quatre épingles.

  1. Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 211.
  2. … « La priorité de l’un [le prote] n’entraîne pas nécessairement l’infériorité de l’autre [le correcteur], et lorsque le correcteur, que son érudition, d’ailleurs, place généralement au premier rang, s’acquitte avec zèle et discernement de la partie si importante d’une bonne impression, celle de la lecture des épreuves, on se repose entièrement sur lui de la pureté des textes et de la précision grammaticale. Il est alors l’ami et le conseiller du prote plutôt que son subordonné ; un prote que l’importance de la Maison qu’il dirige empêche de se livrer à la correction est un corps sans âme s’il n’a pas au moins un bon correcteur pour le seconder. » (A.-T. Breton, Physiologie du Correcteur, p. 9 ; Paris, 1843, Imp. Breton et Cie.)