Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/248

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afin de les présenter nettement à l’esprit du lecteur et de prévenir les fausses interprétations, elle doit être assujettie à de certaines règles principales dont elle ne peut s’écarter sans manquer le but de son institution[1]… »

Tel est également le sentiment de P. Larousse, lorsqu’il écrit dans le Grand Dictionnaire universel du xixe siècle[2] : « Les règles que nous venons d’exposer sont des règles fixes ; basées sur la syntaxe, elles n’admettent ni la fantaisie ni le caprice… »

Ainsi la ponctuation est l’art de marquer les divisions du discours.
xxxx Par la ponctuation, et à l’aide de quelques signes conventionnels, on peut :

1o Faire comprendre et le sens partiel de chacune des phrases logiques qui concourent à former une composition quelconque, et le rapport que possède chacune d’elles avec le sens général de l’ouvrage ;

2o Contribuer à la clarté de la phrase entière en indiquant certains accidents dans l’énonciation de la pensée ;

3o Enfin faire saisir des nuances importantes dans la pensée elle-même.

La plupart des grammairiens traitent de la ponctuation dans les Cours de langue française ; mais leurs essais, rédigés à l’usage des élèves, se bornent à formuler quelques principes généraux : ces manuels sont dès lors fort insuffisants et ne peuvent donner qu’une idée incomplète de l’importance de la question.

Les véritables traités de ponctuation sont peu nombreux. Quel que soit le soin apporté à leur rédaction, ils ne peuvent enseigner tous les cas qui se rencontrent dans la pratique. Les exemples, toujours créés ou modifiés pour les besoins de la cause[3] — la règle dérive de l’exemple, pourrait-on dire, plutôt que l’exemple n’est l’application rigoureuse de la règle — ne rappellent que de loin les phrases et leurs difficultés, avec lesquelles le correcteur se trouve aux prises.

Mais il est une autre raison pour laquelle, quels qu’ils soient,

  1. Traité de l’Imprimerie, p. 129-130.
  2. Tome XII, p. 1387 (Paris, 1874).
  3. À ceux qui s’étonneraient de cette opinion, nous conseillons l’examen des exemples pages 94 et 97 du Traité pratique de la Ponctuation de S.-A. Tassis, assurément l’un des meilleurs manuels que nous connaissions.