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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/97

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LES CORRECTEURS A L’ÉTRANGER
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La voix de Jean était, très vraisemblablement, celle de l’auteur, dont le prénom, le nom de baptême, nous est ainsi révélé. Nous verrons dans un instant quel pouvait être le nom patronymique de cet écrivain, moine, poète et grammairien.

« De la grammaire dont nous venons de parler existe une seconde édition, dont nous donnons ici — texte et traduction — six distiques, imprimés à la fin du feuillet 17, verso :

  Quis ?   Codiculum, qui me fundis, fons es rationum ;
Cannam qui fontis (fons bonæ) nosse velis
Quid ? Si non de Concha sed Fonte est nomen et omen
Me fontis mactam lingile grammaticam
Cui ? Atque, Maturino, tibi dedicor, inclyte magni
Nunc logothecarum patris in arce comes.
Cur ? Me fieri cogunt redeuntia famina Joseph
Conchæ ; fors læva sæva que fata simul,
Ubi ? At Moguntina sum fusus in urbe libellus,
Meque domus genuit unde charagma venit
Quando ? Terseno sed in anno terdeni jubilæi
Mundi post columen qui est benedictus. Amen.

Humble livret, la source qui m’a donné naissance est la source pure de la raison ; crois-moi, lecteur, curieux de connaître mon origine,

Le renom et la vertu d’une onde lui viennent, non de la coquille qui la verse, mais de la source elle-même. Appelle-moi donc la grammaire de la bonne Fontaine.

C’est à toi, Maturin, que je suis dédié, à toi aujourd’hui l’illustre compagnon des logothètes dans le palais de ton noble père.

Je reparais encore pour obéir à la voix de Joseph Coquille, sort heureux et triste à la fois.

C’est Mayence qui me vit renaître et sortir de la maison de l’inventeur de l’imprimerie ;

Et c’est dans la dix-huitième année de la trentième cinquantaine d’années à compter de la naissance du Sauveur béni de ce monde. Ainsi soit-il ! »

En ces douze lignes nous rencontrons ainsi les renseignements condensés de nos jours en une page entière à laquelle auteur, éditeur et typographe accordent tous leurs soins : le format, humble, modeste ; le titre, une grammaire ; le nom de l’auteur, Fontaine ; le noble seigneur sous la protection duquel est placé le livret, Maturin ; le savant, peut-être le procureur monacal ou encore le libraire qui encouragea