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PRÉFACE.

autres, qui 3ont antérieurs à Vôpadêva, eet impossible à expliquer. Or Midfava, qui a conquis l’étendard de la victoire[1] a écrit un commentaire sur le Bhâgavata, et, au commencement de son travail, il s^exprîm» ainsi : « Après avoir examiné huit commentaires ; » et il cite celui As Hanumat, celui de Çamkara. Or comment cela peut-41 se comprendre ? U y a cinq cents ans d’éboulés depuis Vôpadêva, tandis quil y en a dix-sept cents

ancienne que celle de Vôpadêva. On sait que Çamkara est auteur de travaux étendus sur la philosophie Védànta, où les discussions relatives à Tchit (TEsprit) occupent une place considérable. U se pourrait donc que Tchitcktchhuka (pour Tckitçaka) signifiât le diadème dé V Esprit, et que cette expression fut employée pour désigner figurativement un sage qui a travaillé éta* blir ia doctrine de f Esprit. L’addition du mot Âichârya ne permet guère de douter qu’il ne soit ici question d’un nom propre, et cela semble résulter encore de la présence du titre de TchUchtdJiakt, « fouVrage > de Tchitchtchhuka. » On trouve à Londres, sous le n^ 335 du catalogue de la Compagnie des Indes , nn volume intitulé Bhdgavata parâna Tchitsukhi, et que Ton donne comme un commentaire sur le fihâgavata. C’est peut-être là l’ouvrage même dont veut parler notre traité, qui, dans oe cas, en altère légèrement le titre.

^ Tai cru quelque temps -qu’A fallait lire Mâdhava, au lien de Mâfiiva que donne le manuscrit ; car Tépithète de Vidj^odhvadja me paraissait se rapporter à Màdhava Svàmin, soit qu’on la traduisit par « qui a pour t étendard le Vidjaya , » c’est-àrdire le Çamkaravi ^aya, ouvrage auquel*^ sait que Mâdhava doit sa célébrité ; soit qu’on la rendit par « l’étendard de la ville de Vidjaya , » en y voyant une allusion au rôle qu’a joué Mâdhava, conune ministre des princes qui ont fondé la dynastie de Vidja-

yanagara. Mais deux motifc m’ent déadé à conserver Mâdkva ; ce sont : i* cette circonstance, que Mâdhava passe pour avoir appartenu à la secte des Çâivas ; s*" l’existence d’un Madhvâtchârya, qui jonit d’une grande célébrité comme fondateur d’une division importante de la secte des Vâichinavas. (Wilson, Sketekof the relig. Seets, dans Asiaf. Res. iom. XVl, pag. loo sqq.) M. Wilson nomme ailleurs Madhâ [Mack, CêlL t. I, p. 13) ce Madhvâtchârya, et il lui donne le surnom d^Mondatùiha, [Ihid. et Asiaf. Re$. t XVI, p. loo, note.) Colebrooke, qui écrit ce mot Ananlatùrtha , le prend à tort pour le nom pnofNre de Madhu, regardant ce mot 4e Mëdha comme un surnom. [MiscelL Essays, 1 1, p. 334-) Au reste, Colebrooke eite aiUeofs Anandafttrtha, et le dit auteur de gloses sur plusieurs Upanichads. (MiÊcell. E$$ay$, t. 1, p. 46 et 83. ) Or parw les ouvn^s attribués par M. Wilson à Madhvâtchârya , nous trouvons un Daçôpanichadhhâchya , qui est un commentaire «nr dix Upanichads. C’est vraisemblablement ce Madhvâtchârya qui e«t désigné dans noU :e texte sous le Aom de Mâdkva ; et oe qui «donne (|^que valeur à cette supposition., c’est q^^e parmi les ombrages que M. Wilson attribue à son Madhva ou Madhu , on en trouve plusieurs qui ont manifiBstement pour but d^établir le cuite de Yichnu, ou plus particulièrement celui de Krïchna. Je ne citerai que le Bhâgavattâtparya (lisee Dkâgayata-iâipa-

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