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fiſſent illuſion, & que la force des Corps ne fut que le produit de leur maſſe par leur ſimple viteſſe, je dis que dans ce cas méme, votre ſuppoſition, & la concluſion que vous en avés tirée ſeroient toujours fauſſes, car ce qui implique contradiction ne peut jamais devenir vrai.

Cependant malgré toutes ces preuves, vous me dites encore à la pag. 12. de votre letre, que je ne puis vous paſſer cette concluſion, qu’on doit eſtimer la force des corps par les obstacles qu’ils ne ſurmontent point, & qu’ils auroient ſurmonté par une force conſtante, mais que je ne la refute nulement, dites moi pag. 12 lig. 17. donc ce que c’eſt que refuter, ſi ce n’eſt pas demontrer, que ce que l’on refute implique contradiction ? mais c’eſt peut être cela que vous entendés, quand vous me dites page 16. de votre Letre, que c’eſt un peu cavalierement lign. derniere & avant derniere. que j’ai pretendu vous refuter.

Il est vrai que j’aurois pu, & que je pourois encore faire une refutation plus ample de votre Memoire, mais come la propoſition que j’ai combatuë, ſert de baſe a preſque tous les raiſonemens qu’il contient, je crois qu’il ſuffit d’avoir ſapé cette baſe