Page:Châtelet - Réponse de Madame du Châtelet à la lettre que M. de Mairan lui a écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.pdf/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 37 ]

l’eſpace de défi que cet excelent Philoſophe a fait aux partiſans des forces vives, mais je ſçai bien que quelques incompetences qu’il decouvre pag. 36 lig. 17. dans mon ouvrage, ſa reponſe, s’il en fait une, ſera remplie de cette ſagacité & de cette profondeur qui caracteriſent tout ce qu’il fait, car perſone ne rend plus de juſtice que moi au merite de Mr. Jurin, quoique je ſois dans des ſentimens fort differens des ſiens, mais qui peut mieux prouver que vous, Monſieur, que mon aſſentiment n’eſt le prix que de la verité, & qu’en fait de philoſophie l’eſtime la plus extreme, ne peut rien ſur moi ſans la conviction, car quoique je n’aye jamais été en comerce avec vous, avant que les inſtitutions de Phiſique ayent paru, c’étoit aſſés d’avoir lu vos Ouvrages, pour conoitre votre merite.

Cette eſtime que je fais profeſſion d’avoir pour vous, Monſieur, me porteroit volontiers à la tranſaction que vous me propoſés ſur ce qui arrive dans la peſanteur, pag. 41 lig. 9 & suiv. ſi je pouvois deviner le ſens de cette propoſition, mais je ne crois pas avoir dit nulle part que les forces vives ne ſe trouvent pas dans l’exemple d’un corps qui remonte ou qui deſcend, & dont le mouvement n’eſt