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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/133

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la danse macabre


Et le cauchemar noir magiquement s’affaisse
Dans un brouillard qui monte, espèce de linceul ;
Mes yeux pleurent de froid, et mon cœur de détresse,
Sous l’horreur d’être seul, effroyablement seul.

Un squelette attardé, tout nu, frileux, minable,
Me dévisage avec ses deux absences d’yeux,
Et s’esquive en grinçant d’une voix lamentable :
— Je suis un être absolument semblable à Dieu.

 Et le brouillard s’est résolu ;
 Des chaleurs montent, m’étouffant,
 Un carrefour immense et nu
 S’illimite lugubrement.

 Un astre qui n’est pas du ciel
 Déverse à flots silencieux
 Sa lumière torrentielle
 Calcinant sourdement les yeux ;

 Seuil d’une usine monstrueuse,
 Enfer au centre de l’enfer,
 Où la transe la plus affreuse
 Est un silence de désert ;

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