— Oui, oh oui, mais surtout ne me fais pas d’enfant.
Je veux aller au bal avec toi cet hiver —
Le squelette réapparaît, les entourant
D’une bordée de matelots qui vocifèrent :
— C’est la reine d’Angleterre, ter, ter, ter
Qu’a perdu son plumage
Avec Abd-el-Kader, der, der, der,
Sur une toile d’emballage :
Sainte mijaurée.
Tu vas en goûter,
Des enfants t’auras tout autant comm’ nous sommes,
Tous ils serviront chez les marins du Roi ! —
Le mari brame, tout pantois :
— Eh bien, et moi, et moi, et moi ?
— Toi tu es trop laid,
Tu es trop benêt.
T’as l’air d’un navet.
Tu seras battu,
Tu seras contus,
Tu seras content.
Et conséquemment
Tu seras cocu !
L’épouse larmoyant, que les marins entraînent :
— Je ne veux pas avoir d’enfant,
Je ne veux pas avoir d’enfant !
Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/39
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
la danse macabre
— 37 —