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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/102

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SUR LE SOL D’ALSACE

mères arrivaient, Louise entendit son fils dire à sa petite amie :

— Je serai soldat français parce que je veux aider la France à reprendre l’Alsace…

Ainsi toujours, l’hallucinante pensée revenait. Elle s’approcha vivement d’Elsa et l’embrassa. La petite fille, jolie, avec ses deux nattes de chaque côté de ses joues roses, lui rendit son baiser avec effusion. Elle portait une robe rouge vif avec un tablier blanc à bretelles.

Et ce fut dans le jardin encore lumineux, malgré le déclin du jour de mai, une causerie envolée où se mêlaient des cris d’oiseaux. Une clématite en boutons courait le long de la maison ; du lierre étreignait un arbre de ses innombrables serres chevelues. Un pêcher en espalier étendait ses branches au long d’un mur, pendant qu’à son pied ses pétales tombés se séchaient.

Une voix grave se maria soudain aux notes légères qui s’échappaient de la bouche des femmes et des enfants.

— Max !… cria Clara.

Un homme jeune, en haut du perron, se déta-