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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/146

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SUR LE SOL D’ALSACE

mettre beaucoup de patience et d’autorité…

Son rire résonna, moqueur.

Un craquement sec l’arrêta brusquement.

— Qu’est-ce ? demanda-t-il.

— Ce n’est rien, proféra la voix changée de Fritz.

Et, sans un mot de plus, il montra le jonc, à pommeau d’or, qu’il tenait, brisé entre ses doigts, et qu’il venait de recevoir des Bergmann.

— Maladroit !… lui dit son père.

Il ne sut jamais combien son fils avait résisté dans tout son respect, pour refouler les paroles soulevées par son rire sarcastique.

Fritz, pour sa mère, se contint, mais elle comprit la révolte intense qui l’agitait.

Quand ils furent rentrés, elle le conduisit jusque dans sa chambre pour essayer de le faire parler et donner ainsi un dérivatif à ses pensées en les faisant glisser sur des banalités.

Il écouta sa mère avec calme.

Puis, soudain, il la prit par les mains et dans un cri triomphal, depuis longtemps oublié par les murs du vieux château, il lança :

— Vive la France !…