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SUR LE SOL D’ALSACE

d’une ombrelle rouge qui lançait des reflets. Sa robe bleu marine l’amincissait. Elle pressa le pas en apercevant Mme Ilstein qui s’avançait au-devant d’elle :

— Ma mère m’envoie vers vous pour toute la journée, dit-elle de sa voix chantante… elle s’est absentée avec mon père.

Et Louise répondit gracieusement sans laisser percer l’ennui de ce contretemps :

— Je suis charmée de vous avoir !…

Des paroles s’échangèrent, courtoises, légères, accompagnées des réparties de Fritz.

Des essaims de clartés jaillissaient du ciel et se posaient sur la terre éblouie.

Tout à coup Elsa cria au jeune homme :

— Pourquoi ne descends-tu pas ?… il fait si bon dehors !…

Mme Ilstein raconta brièvement l’incident. Elsa eut des exclamations de pitié attendrie, sans étonnement. Elle connaissait toute la discipline allemande et le militarisme qui régnait dans les intérieurs comme une image réduite de celui qui rayonnait à l’extérieur. Mais elle savait aussi que les Allemands s’efforçaient d’être