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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/74

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SUR LE SOL D’ALSACE

calmer, mais il s’éloigna d’un bond brusque en criant :

— Ne me touche pas !…

Des larmes vinrent aux yeux de la mère ; ses mains se tendirent vers lui, tandis que Fritz l’enlaçait en disant doucement d’une voix timide :

— Cela ne fait rien que tu sois française, petite maman, je t’aime bien quand même…

Louise l’embrassa tendrement, mais cette délicate déclaration, ne pansait pas la plaie que venait de lui faire Wilhelm.

Elle fit signe à Marianne de sortir et alla près de l’enfant qui s’obstinait à rester dans un angle de la pièce, le regard à terre.

Elle le supplia, prenant le ton dont on use avec les petits :

— Mon Wilhelm, ne pleure plus… songe au chagrin que tu me fais… est-ce que je ne t’aime pas beaucoup… beaucoup ?… ai-je été méchante avec toi ?…

— Oh ! non… non… cria le pauvret en s’élançant à son cou.

— Alors…