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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/75

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SUR LE SOL D’ALSACE

— Mais dis-moi que tu n’es pas française, dis-le-moi… insista-t-il, en se pressant davantage contre elle.

Ses bras l’entouraient d’une étreinte étroite, pendant que ses baisers couraient sur le visage penché au-dessus de lui il répétait, dans son entêtement nerveux :

— Dis-le-moi, maman, dis-le-moi…

Sa demande prenait tour à tour les accents caressants d’une prière et la violence de la menace. Louise ne répondait pas ; sa conscience livrait un combat terrible. Elle craignait de faire du mal à son fils en formulant la même réponse et cependant elle ne voulait pas se rétracter…

Fritz, assistant muet de cette scène, eut une inspiration comme en ont parfois les tout petits. Il dit joyeusement à son frère :

— Tu vois bien que maman a voulu te taquiner !

Wilhelm, dans son besoin de croire, accepta cette version. Il demanda pourtant :

— C’est vrai, maman, dis ?…

Déjà une lueur de joie traversait ses yeux et