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Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/42

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de l’écriture sainte.

Enfin saint Jacques et saint Jude, en citant l’Ancien Testament, supposent partout qu’il a une autorité divine[1].

4. La tradition de l’Église chrétienne prouve encore d’une manière incontestable que l’Ancien Testament est divinement inspiré ; mais comme ce moyen de preuves s’applique aussi aux livres du Nouveau Testament, et qu’il est même le seul qui puisse démontrer complètement l’inspiration, nous en renvoyons le développement à la proposition suivante.


DEUXIÈME PROPOSITION.
Tous les livres du Nouveau Testament sont divinement inspirés.

Nous avons pour garants de la vérité de cette proposition, la tradition de l’Eglise primitive, le témoignage constant de l’Eglise dans tous les temps, enfin le consentement des hérétiques eux-mêmes ; et les difficultés qu’on a élevées contre cette vérité n’affaiblissent en rien la force et l’autorité de ces divers témoignages.

1. La tradition de l’Eglise primitive en faveur de la divinité des livres du Nouveau Testament devient une preuve invincible de leur inspiration, s’il peut être démontré que telle a été sa doctrine, et que c’est des apôtres mêmes qu’elle tenait cet article du symbole de sa foi. Or, il est impossible de conserver le plus léger doute sur la foi de l’Eglise primitive par rapport à l’inspiration du Nouveau Testament, quand on a lu l’Apologie d’Athénagore, la deuxième Apologie de saint Justin, le chapitre x du premier livre de saint Irénée contre les Hérésies, et la préface d’Origène sur son Traité des Principes. Il est également impossible de supposer qu’une doctrine sur laquelle repose tout l’édifice de la religion chrétienne ne soit trouvée dès les premiers temps répandue dans toutes les églises fondées et instruites par les apôtres, sans avoir tiré d’eux seuls sa source et son origine. Mais ce qui paraît incontestable, c’est que les livres du Nouveau Testament, que les premières Eglises ont reçus comme divinement inspirés, leur ont été donnés comme tels par les apôtres eux-mêmes et par leurs disciples. « Lisez, dit saint Clément, l’un des disciples des apôtres, lisez les Ecritures saintes, qui sont les oracles du Saint-Esprit, et soyez bien persuadés qu’elles ne contiennent rien d’injuste, de faux ou de fabuleux[2]. » Saint Irénée voulant prouver, contre les hérétiques, que les quatre Evangiles sont les seuls véritables, donne pour motif qu’ils sont reconnus dans l’Eglise répandue par toute la terre[3]. De même Tertullien voulant établir l’autorité de

  1. Jac. I, 10-12, 19. iI, 1-4, 10, 11, 21, 23, 26. IV, 6. V, 17. Jud. I, 11, 12, 16.
  2. Epist ad. Corinth.
  3. Adv. hœres, l.  III, c. i, ii, Xi