Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/78

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que mes larmes coulèrent en abondance. Un des pèlerins remarqua l’état où je me trouvais, et s’avança vers moi en me donnant le salut et en me réconfortant. Il ne cessa de m’égayer par sa conversation, jusqu’à ce que je fusse entré dans la ville ; j’y logeai dans le collège des libraires (medrecet alcotobiin).

Ibn Djozay dit ce qui suit : « Mon cheikh, le kâdhi de la djemâ’ah, le plus éloquent des prédicateurs, Abou’lbérékât Mohammed, fils de Mohammed, fils d’Ibrâhîm asselmy, connu sous le nom d’Ibn alhadjdj albelfiky, m’a raconté qu’il lui arriva une aventure semblable à celle-là. « Je me dirigeais, dit-il, vers la ville de Bellech (Velez) en Espagne, la nuit de la fête (de la rupture du jeûne), pour y réciter le hadîth (récit traditionnel) consacré spécialement à cette fête, d’après Abou Abd Allah, fils d’Alkemmâd. Je me rendis au moçalla avec les habitants. Lorsque la prière et le sermon furent terminés, les assistants s’abordèrent les uns les autres en se saluant ; quant à moi, je restais dans un coin et personne ne me donnait le salut. Un vieil habitant de la ville sus-