Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/20

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en fit quatorze ; l’empereur Gratien en fit dix-sept : quinze de ces provinces renfermaient le territoire actuel de la France ; mais pour se bien rendre compte de ces divisions importantes, il est nécessaire de les bien expliquer.

La première Narbonnaise était formée du Roussillon, d’une grande partie du comté de Foix ; la seconde Narbonnaise comprenait la plus grande partie de la Provence ; les Alpes maritimes se composaient d’une partie du Dauphiné, de la Provence et du Piémont. La Novempopulanie occupait le territoire de la Gascogne, de l’Armagnac, du Béarn et de la basse Navarre. — Dans la première Aquitaine étaient compris : le Quercy, le Rouergue, l’Auvergne, le Bourbonnais, la Marche, le Limousin, le Velay, le Gévaudan, une partie du Languedoc, le Berri et une partie du Poitou. — La seconde Aquitaine contenait l’autre partie du Poitou, la Saintonge, l’Angoumois, le Périgord, l’Agenois et le reste de la Guienne. — La Viennoise renfermait une partie de la Provence et tout le comtat Venaissin, partie du Dauphiné, avec la principauté d’Orange, du Languedoc et de la Savoie, y compris le territoire de Genève. — La grande Séquanaise, c’est-à-dire une partie de la Bourgogne, de la Franche-Comté, du pays de Basigny, d’une portion de l’Helvétie. — La première Lyonnaise, le Lyonnais, le Beaujolais, le Forez, une partie de la Bourgogne, du Nivernais, de la Franche-Comté et de la Champagne. — La deuxième Lyonnaise, à savoir la Normandie, le Vexin français, la plus grande partie du Perche. — La troisième Lyonnaise, pays des Redones, sur le territoire de Rennes ; des Vénètes, peuple puissant et navigateur, sur le territoire de Vannes ; des Namnètes à Nantes, des Arvii sur les bords de l’Arve, qui se jette dans la Sarthe ; les Cenomani, aux environs du Mans ; les Anedandecavi, habitants d’Angers ; les Turones habitants de la Touraine : telle était cette troisième Lyonnaise, qui sera le théâtre de cette histoire et qui comprenait la Bretagne, le Maine, l’Anjou, la Touraine. Quelle que soit notre envie de nous renfermer dans le cercle de cette entreprise, il nous est impossible, puisque ainsi nous avons commencé, de ne pas poursuivre le dénombrement de toutes les forces dont se compose la vieille France ; le lecteur comprendra beaucoup mieux, nous le répétons, tout l’ensemble de cette histoire, quand il en aura bien étudié tous les détails. Il ne faut pas oublier que la quatrième Lyonnaise renfermait la Beauce, l’Île-de-France, la Brie, une partie de la Champagne, de la Bourgogne et du Nivernais, le Gâtinais et l’Orléanais ; — la première Belgique, seulement en France,