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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/267

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LE CHIEN D’OR

brasser l’objet de ma distraction ; mais je n’avais pas le choix.

— Et c’est encore ce qu’elle dit. Pas de pénitence qui la fasse changer d’opinion ! jamais ! Elle s’en tient à sa traduction malgré tous les lexicon grecs, affirma Louise de Brouague.

— C’est vrai ! je le maintiens. Pierre Philibert est le roi des hommes de la Nouvelle-France !… demande à Amélie de Repentigny.

— Oh ! elle en jurera toujours ! Inutile de le taire, chevalier Des Meloises ! continua Louise de Brouague, toutes les élèves raffolent de lui depuis qu’il est en amour avec une de nos compagnes. Il est le prince Camaralzaman de nos contes de fée.

— Quel est ce nom ? fit Des Meloises froidement.

Il était passablement ennuyé de cet enthousiasme pour Philibert.

— Je ne suis pas pour vous en raconter plus long ; mais je vous assure que si les Louise de notre classe avaient des ailes, elles s’abattraient sur Belmont comme une volée de colombes.

Louise de Brouague s’apercevait bien que le chevalier était froissé ; elle se plaisait à le taquiner et à blesser sa vanité, car elle ne l’aimait pas.

Il en avait assez de ces compliments à l’adresse de Philibert. Il se souvint alors qu’il devait se rendre au palais et s’excusa de ne pouvoir passer tout entière, avec les aimables hellénistes des Ursulines, l’heure de récréation accordée par la gracieuse supérieure.

VI.

— Mademoiselle Angélique est allée à Belmont, sans doute, chevalier, si des affaires pressantes vous retiennent au palais ? demanda Louise Roy. Comme ce doit être ennuyeux d’être accablé de besogne, quand on sent le besoin de jouir de la vie !

Le chevalier se retourna à cette apostrophe de la jeune fille, et répliqua brièvement.

— Non ! elle n’y est pas allée. Elle n’a pas voulu