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LE CHIEN D’OR

proprette, en costume de servante, qui désirait lui parler.

Elle ne la connaissait pas.

La servante fit une profonde révérence et dit qu’elle se nommait Fanchon Dodier ; c’était une cousine de Lisette. Elle avait demeuré à Beaumanoir et venait justement de laisser le service.

— Il n’y a pas moyen de vivre au château ! dit-elle, dès que dame Tremblay nous soupçonne d’être galantisées, ne serait-ce qu’un brin ! par M. Froumois, le beau valet de l’Intendant. Elle s’est imaginée qu’il me recherchait, et vous ne sauriez croire tout ce qu’elle m’a fait endurer, madame ! À la fin, je me suis décidée à venir demander conseil à ma cousine Lisette et à chercher une autre maison. Il me semble que la dame Tremblay ne devrait pas se montrer si sévère pour les autres, elle qui ne fait que se vanter de ses succès quand elle était la charmante Joséphine !

VII.

— Et Lisette vous envoie à moi ? demanda Angélique.

Elle était trop préoccupée pour remarquer ces traits à l’adresse de dame Tremblay. Dans un autre moment, ils l’auraient fort amusée.

Elle regarda la jeune fille avec une intense curiosité. Ne pouvait-elle pas, en effet, lui révéler quelque chose de ce secret qu’elle voulait à tout prix connaître ?

— Oui, madame ! répondit l’étrangère, c’est Lisette qui m’envoie à vous. Elle m’a bien recommandé d’être prudente au sujet de l’Intendant et de vous demander simplement si vous avez besoin de mes services.

C’était inutile ! Lisette pouvait se dispenser de me faire cette recommandation. Je ne révèle jamais les secrets de mes maîtres, jamais ! madame, jamais !

Angélique pensa :

— Vous êtes plus rusée que vous n’en avez l’air,