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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/25

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neau pouſſoit en bas, je pouſſois en haut, avec une vigueur extraordinaire ; pendant que cete cadence dura, nous étions ventre contre ventre, poitrine contre poitrine, enfin nous étions ſi étroitement pris l’un contre l’autre, que ſi le corps de Rapineau eut été rempli de ſemence depuis les piés jusqu’à la tête, je l’aurois toute eû jusqu’à la dernière goûte. Si je ne me trompe pas, lorque Rapineau me reveilla avec ſa lance, le loiſir qu’il avoit eû pendant quelques heures que je dormis, de me contempler, lui avoit échauffé l’imagination que ſon membre étoit tout écumant : je le ſentis percer jusques dans mes entrailles et je remuai tant que l’affaire ſe termina dans peu, parce que après quelques ſecouſſes il paya le tribut ordinaire de ſa ſemence, la quelle ſe mêlant en même tems avec la mienne, nous perdimes tous deux la parole. Rapineau dormit, pour moi je ne fermai pas l’œil, quelque envie que j’euſſe de repoſer, les chandeles étoient encore allumées et il me vint en penſées d’ouvrir une fenêtre qui donnoit dans le jardin, je me levai toute nuë et je l’ouvris ſans que Rapineau ſe reveillât, j’éteignis les chandéles, car il faiſoit jour et comme j’avois beſoin de faire place à un verre de vin, je pris le pot de chambre, mais à meſure que l’urine tomboit elle me cauſoit une douleur ſi acre