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(grand Stoupa) qui fut érigé solennellement en l’an 137 avant Jésus-Christ. Dans cette cérémonie figurèrent des tableaux représentant les Djatakas, c’est-à-dire les naissances successives de Bouddha. On voit encore près d’Anouradhapoura (ville d’Anouradha) les ruines de l’immense construction en briques qui formait ce stoupa, le plus grand de l’île.

Le fils de Dhouttagami donna un exemple extraordinaire pour l’Inde ; il renonça au trône pour épouser une Tchandali.

Comme il n’y avait pas de centre d’Orthodoxie bien reconnu, les différents monastères se disputèrent sur l’interprétation de la doctrine du maître. Pour prévenir des Schismes, on fixa par l’écriture sous le règne de Vattagamini, en l’an 89 avant Jésus-Christ les textes sacrés du Pattakattaya (la Triple corbeille) pâli, jusque-là conservé oralement par les religieux, ainsi que le commentaire orthodoxe de l’Atthakatha. Cette précaution n’empêcha point les hérésies ; la plupart naquirent sans doute de compromis avec le brahmanisme qui survivait dans l’Île.

En même temps les invasions des Malabares désolèrent le pays pendant trois siècles.

Enfin le roi Tissa qui eut la gloire d’abolir la torture, se fit le protecteur généreux de la religion, paya les dettes des couvents depuis longtemps obérés et combattit au profit de l’Orthodoxie du Mahavihara, l’hérésie Vetoullya que professait le couvent d’Abayâcaguiri.

Un de ses successeurs Mahaséna, de 275 à 302 de notre ère, se déclara pour l’hérésie et laissa détruire le Mahavihara et transporter à Abayaguiri les objets précieux qui s’y trouvaient. Mais neuf années après, les religieux Orthodoxes furent rappelés de l’exil et rebâtirent le Mahavihara. Sirunegavarna fils et successeur de Mahaséna protégea l’Orthodoxie ; ce fut sous son règne que fut apportée à Ceylan par une princesse Brahmine la fameuse dent de Bouddha conservée jusque-là à Dantapoura. Cette dent, objet d’une vénération enthousiaste, est le sujet d’une histoire qui se prolonge jusqu’au milieu du siècle dernier.

De 339 à 368 après Jésus Christ, régna Bouddhadassa, grand médecin et bouddhiste fervent, qui fonda de nombreux hôpitaux et établit un médecin pour chaque section de 10 villages.