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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/101

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De 395 à 416 après Jésus-Christ eut lieu le séjour du pèlerin Chinois Fa Hien à Ceylan. Il y trouva la religion bouddhique plus prospère que dans aucune autre partie de l’Inde. Il rapporte, d’après la tradition locale, que Bouddha est venu à Sinhala et a laissé deux empreintes de ses pieds, l’une au Nord de cette ville, l’autre sur le pic d’Adam qui a 2,000 mètres d’altitude. Il raconte aussi que la branche de l’arbre Bodhi amenée de l’Inde est annuellement l’objet d’une adoration générale suivie d’une procession où l’on porte des tableaux représentant les 500 naissances ou manifestations de Bouddha. Il a vu le couvent de la montagne sans crainte, où résidaient 5,000 religieux, le grand couvent, où il y en avait 3,000, la chapelle de la Bodhi où il y en avait 2,000 et enfin 5 ou 6,000 religieux que le roi nourrit directement lui-même.

Il estime que le nombre des religieux dans toute l’île est de 50 à 60 mille, tous pauvres et vivant d’aumônes, tandis que les temples sont très riches. Les donations magnifiques que les rois leur font continuellement finissent par former d’immenses propriétés.

Les 4 castes se rendent tous les 10 jours à des lieux désignés pour écouter attentivement la prédication faite par des religieux qui sont fort instruits.

Fa hian a récolté une riche moisson d’ouvrages écrits dans la langue sacrée (le pali ou le sanskrit).

On rapporte à cette époque la traduction des Soutras Palis ou Cingalais.

2. Les livres canoniques de Ceylan.

En 432, au contraire, l’Atthakâtha Cingalais fut traduit du Cingalais en pâli par le fameux Brahmane Bouddagosha. Ce commentaire des livres sacrés avait été traduit en Cingalais par Maheinda lui-même, sans doute du sanskrit, mais on n’avait point le livre en langue pâli, Bouddagosha fit cette traduction difficile à la grande satisfaction des religieux.

La triple corbeille Cingalaise se compose, comme partout, des Soutras, du Vinaya et de l’Abidarma.

Le Soutrapitaka Cingalais comprend 5 ouvrages, en tout