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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/82

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mières Sectes du Bouddhisme dans le Petit Véhicule comprenant les Soudavadas ou Çaoutantrikas et les Vaïbachistes. Ceux-ci qui avaient seuls adopté les Abidarma, les développeront successivement jusqu’au concile de Kanichska où ils furent réunis dans la collection du Vibacha qui fut elle-même dépassée plus tard. Ils forment ainsi la transition au Grand-Véhicule et, à cause de cela, ils furent désignés longtemps sous le nom de Moyen-Véhicule.

Les Staviras qui formaient la partie la plus éclairée et la plus vertueuse de l’Assemblée, se trouvant écartés se rendirent au Kachemir où ils trouvèrent le terrain tout préparé par la première émigration bouddhiste dont nous avons parlé plus haut et s’en tinrent aux quatre vérités sublimes ; leur école ne mentionne même pas dans ses livres le concile de Palipoutra.

Le Pittagat ou la collection des livres religieux, telle qu’elle existe maintenant (Sutras et Avadanas d’où l’on a plus tard tiré l’Abidarma), est supposée l’œuvre de ce concile qui en fit une révision très étudiée. Elle fut conservée par la tradition orale pendant 200 ans ; on admet généralement que l’an 454 de l’Ère bouddhiste, le Pittagat fut écrit en sanscrit par 500 Religieux.

Les édits du Roi Açoka témoignent que, jusqu’alors, le Bouddhisme ne s’était point écarté de sa pureté et de sa simplicité primitives. Il n’y est question que de morale et d’humanité et nullement de pratiques, ni d’un culte quelconque, surtout théiste. Les Brahmes introduits dans le corps religieux et dans les Écoles, activèrent l’altération du Bouddhisme primitif par le développement des Sutras et surtout des Abidarmas et de la Métaphysique ; la lutte se prolongea entre les Écoles récentes et les Anciennes. — Un concile fut tenu à Vatcipoutra pour la conciliation des Systèmes et la recherche de l’enseignement propre de Bouddha. Toutes les écoles, même celles qui s’éloignaient le plus de cet enseignement, s’efforçaient d’établir qu’elles en provenaient, au moins pas déduction logique et par développement naturel.

Par l’effet de la tolérance propre au Bouddhisme lui-même et de celle qui règne dans les édits d’Açoka qui tiennent la balance presque égale entre tous les cultes, la conversion de la plupart des provinces soumises au roi Açoka, surtout dans le Sud de l’Inde, ne fut que superficielle. Les