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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/90

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Il est très remarquable que Bouddha ait, plus qu’aucun dieu ou personnage, de représentations de toutes sortes, et dans toutes les attitudes. Les images, statues, statuettes, bas-reliefs, peintures etc., qui lui sont consacrées sont innombrables et il en est de même de la représentation de tous objets ayant rapport à lui.

C’est la preuve de l’immense prestige qu’il a exercé pendant sa vie et qu’il a su transmettre après sa mort, comme idéal de sagesse, de sainteté et de bonté suprêmes. C’est par l’effet de ce prestige et du mode de renseignement que toutes les sectes Bouddhistes vivent dans une union fraternelle, si opposées que soient leurs doctrines que toutes font remonter jusqu’à Bouddha et s’efforcent de relier entre elles comme les membres d’un seul corps.

Ces représentations ne furent originairement pour les religieux que des objets de souvenir ou de vénération ; pour le vulgaire, par la tendance naturelle à la superstition, elles devinrent plus ou moins, après plus ou moins de temps, objets d’adoration et favorisèrent la pente au Théisme.

On eut d’abord dans quelques temples des représentations du Bouddha qu’on prétendit s’être produites d’elles-mêmes, puis on leur attribua le pouvoir de produire tous les miracles. Fahien et Hiouen Tsang ne se lassent point d’en raconter.

La forme et le caractère des représentations du Bouddha dépendent de l’époque et de la contrée auxquelles elles appartiennent, mais partout elles restèrent humaines. Bouddha n’est jamais nu. Sa robe est jetée gracieusement sur ses épaules comme une toge ; cependant l’épaule droite était nue dans les circonstances officielles. Selon Monier Villiam, dans les statues Indiennes la robe est quelquefois figurée comme s’appliquant si juste au corps que celui-ci paraît sans vêtement ; la présence de la robe n’est indiquée que par une ligne allant diagonalement sur la poitrine de l’épaule gauche au-dessous du bras droit. Dans celle que j’ai rapportée pour le musée de Chalons-sur-Marne, on distingue, outre cette ligne diagonale, des franges qui terminent la robe en haut au cou et en bas au ventre ; celle-ci est transparente au point de laisser apercevoir sur la pierre le bout des seins.

Les images indiennes ont, pour la plupart, l’épaule